Fresque des bœufs polychromes
Le Tassili n’Ajjer, massif montagneux du centre de l’Algérie, recèle des centaines d’abris sous roche et de parois verticales abritant des milliers de peintures et de gravures, faisant de ce site l’un des plus grands musées rupestres à ciel ouvert du monde, classé au patrimoine mondial de l’Unesco.
Les scènes de la vie quotidienne visibles sur les parois relatent un Sahara bien différent de celui que nous connaissons aujourd’hui. Un Sahara à l’écosystème verdoyant, fertile, où diverses communautés humaines élèvent du bétail, livrent des batailles…
Henri Lhote, chercheur au Musée de l’Homme, effectue entre 1955 et 1970 cinq missions dédiées à la reproduction des parois ornées. Ses équipes, composées d’étudiants de l’École nationale supérieure des beaux-arts et d’un photographe, réalisent sur papier environ 1 300 relevés, corpus qui constitue aujourd’hui un témoignage précieux car les parois peintes subissent une altération tendant à les faire disparaître.
Ce relevé, particulièrement précieux en ce qu’il restitue une polychromie unique dans le Tassili, montre un troupeau de bœufs surveillé par ses gardiens, ainsi qu’en haut, à gauche, un des gardiens procédant au découpage d’une des bêtes.
Le bétail domestique et en particulier les bovidés sont fréquemment figurés dans le style pastoral naguère désigné sous le terme de Bovidien. La datation communément admise pour ce style de peintures est comprise entre – 5 000 et – 2 200 avant J.-C.
Laurence Glémarec