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Boris Vildé (1908-1942)
Linguiste et ethnologue du Musée de l’Homme, Boris Vildé est chef du réseaux de résistance du Musée de l’Homme. Il est l’un des fondateurs du réseau de résistance dit « réseau du Musée de l’Homme » avec ses collègues Yvonne Oddon et Anatole Lewitsky.
L’avant-guerre
Boris Vildé est né le 25 juin 1908 à Petrograd (Saint-Pétersbourg). Après la mort prématurée de son père, il émigre avec sa mère et sa sœur et rencontre André Gide venu donner une conférence à Berlin en 1932. Celui-ci lui conseille de quitter l’Allemagne. André Gide lui présente Paul Rivet, directeur du Musée de l’Homme alors qu’il poursuit des études de langues allemande et japonaise à Paris. Il épouse Irène Lot, fille de l’historien Ferdinand Lot, en juillet 1934 et obtient la nationalité française le 5 septembre 1936. Il obtient un diplôme de langue allemande à la Sorbonne en 1937 et est chargé du département des civilisations arctiques au Musée de l’Homme.
La Résistance
Titularisé le 1er janvier 1939 au Musée de l’Homme, il y prend la direction du département des Peuples polaires. Il est sur le point d’entreprendre un troisième voyage d’étude en Suède et en Finlande lorsqu’intervient la déclaration de guerre. Mobilisé dans l’armée française, il est fait prisonnier par les Allemands le 17 juin 1940 dans le Jura. Il s’évade et regagne Paris début juillet.
Dès le mois d’août 1940 à Paris, il fonde l’un des premiers mouvements de Résistance, qui se désigne comme « Comité National de Salut Public » qui sera ensuite connu sous le nom de « réseau du Musée de l’Homme ». Composé d’intellectuels parisiens et de collègues du Musée de l’Homme, ce groupe est formé au départ par Yvonne Oddon, bibliothécaire du Musée, Boris Vildé et Anatole Lewitsky, autre émigré d’origine russe employé au Musée, également ethnologue et responsable des collections. Mais le groupe s’élargit rapidement.
Des premiers tracts sont édités en août 1940 par le groupe de Résistants du Musée de l’Homme et le premier numéro du journal « Résistance », dont la première page a été rédigée par Boris Vildé, est publié sous la direction de Jean Cassou le 15 décembre 1940. Ce journal de quatre pages aura une portée considérable pour les Français qui refusaient de se soumettre. Entre décembre 1940 et mars 1941, cinq numéros sont distribués, Pierre Brossolette en a écrit le dernier numéro paru le 25 mars 1941 (numéro jamais retrouvé), juste avant le démantèlement du Groupe. D’abord imprimé au Musée de l’Homme, le journal sera par la suite édité à Aubervilliers.
La dénonciation
Boris Vildé rencontre un certain Ameline (Albert Gaveau, agent du capitaine SS Doering) dont il fait son homme de confiance. Le 26 mars 1941 Boris Vildé est arrêté par la Gestapo sur dénonciation d’Albert Gaveau qui s’avère être un agent double, tandis que d’autres employés du musée (notamment Yvonne Oddon et Anatole Lewitsky) sont arrêtés par la police française sur dénonciation de deux employés du Musée de l’Homme, Fedorovsky et Erouchkovsky. Le procès qui sera appelé par les journaux « l’Affaire du Musée de l’Homme » débute en janvier 1942 et donnera lieu à 7 condamnations à mort. La peine capitale sera commuée en déportation pour les femmes.
Boris Vildé est fusillé au fort du Mont-Valérien, ainsi que six autres de ses compagnons Résistants le 23 février 1942. Il repose au cimetière d’Ivry à côté de ses compagnons, dont Anatole Lewitsky fusillé le même jour que lui.
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